Comment meurt Ragnar dans Vikings ? Une analyse historique et scénaristique
Le personnage de Ragnar Lothbrok fascine les amateurs d’histoire comme les passionnés de fiction. Dans la série à succès Vikings produite par History Channel, Ragnar meurt dans un moment tragique et hautement symbolique. Mais comment cette mort est-elle construite ? Est-elle fidèle aux sources historiques ? Et surtout, quel est l’impact de cette scène sur le récit global de la série ? Explorons ensemble ce passage emblématique à travers une approche à la fois scientifique et narrative.
Ragnar Lothbrok : héros historique ou personnage mythologique ?
Avant de discuter de sa mort, il convient de s’interroger sur l’existence réelle de Ragnar Lothbrok. D’un point de vue historique, Ragnar serait une figure composite, inspirée de plusieurs chefs vikings tels que Reginherus ou Ragnall ua Ímair. Les sagas scandinaves, écrites bien après les événements, tracent un portrait romancé d’un guerrier légendaire, marié à Lagertha, puis à Aslaug, père de nombreux fils, tous plus célèbres les uns que les autres dont Bjorn et Ivar le Désossé.
Dans la série, cette complexité historique est volontairement simplifiée pour créer un archétype de héros tragique. Ragnar devient un symbole du conflit entre foi nordique et émergence du monde chrétien, un leader tiraillé entre conquête et philosophie.
La mort de Ragnar dans la série : un sacrifice planifié
Dans la saison 4 de Vikings, Ragnar entreprend un voyage vers le royaume de Northumbrie, en Angleterre. Il s’y rend délibérément, sachant qu’il ne reviendra pas. Lors de ses échanges avec Écgbert, roi de Wessex, il expose ses réflexions profondes sur la mort, le destin et les dieux. Ces conversations préfigurent un sacrifice conscient.
Finalement, Ragnar est livré à Aelle, roi de Northumbrie, qui le jette dans une fosse remplie de serpents. Cette mise à mort reprend les récits des sagas nordiques, notamment le Ragnarssona Þáttr, où il meurt de la même manière. Dans la série, cette scène est frappante par sa symbolique. Ragnar ne supplie pas. Au contraire, il récite un poème viking que les historiens attribuent à ses fils, montrant sa foi dans le Valhalla.
Aspect scientifique : précision historique ou licence narrative ?
Bien que la mort de Ragnar dans une fosse aux serpents soit mentionnée dans les textes islandais médiévaux, aucune preuve archéologique ou chronologique ne confirme l’événement. D’un point de vue scientifique, cette scène relève davantage du mythe que de la réalité. Néanmoins, elle reflète le mode de pensée des Vikings : la mort doit avoir du sens, elle prépare l’entrée dans l’au-delà glorieux.
La série prend donc des libertés avec la vérité historique, mais le fait dans une logique de cohérence symbolique. Elle aspire à capturer l’esprit viking plus que les faits exacts. Difficile de trancher entre réalité et fiction tant les sources manquent de précision. Le scénario de la série mise ainsi sur la puissance du mythe pour renforcer l’impact émotionel de la mort de son héros principal.
Conséquences de sa mort sur l’intrigue
La disparition de Ragnar change profondément l’équilibre de la série. Elle marque la transition entre deux générations. Ses fils, en particulier Ivar le Désossé, deviennent les nouveaux piliers de l’histoire. Leur motivation à venger leur père entraîne l’invasion de l’Angleterre par la Grande Armée Païenne, événement historique réel.
D’un point de vue narratif, la mort de Ragnar permet d’explorer des thématiques nouvelles : la haine, la vengeance, mais aussi la quête d’identité individuelle. Elle signe aussi la fin d’un modèle de leadership charismatique, remplacé par des chefs plus cyniques ou instables.
Conclusion : une mort dramatique, historique ou spirituelle ?
La mort de Ragnar Lothbrok dans Vikings est un moment intense autant du point de vue scénaristique qu’émotionnel. Bien que son exécution dans une fosse à serpents manque d’assise historique ferme, elle s’inscrit dans une tradition mythologique forte. Elle cristallise ce que les Vikings eux-mêmes percevaient de la mort : une transition, une délivrance, une glorification.
Pour le public moderne, cette scène continue de résonner. Elle mêle tragédie, courage et sacrifice, rappelant que le plus grand des héros n’est pas celui qui vit éternellement, mais celui dont le souvenir marque les esprits. Et sur ce plan-là, Ragnar restera pour longtemps une figure incontournable de l’univers viking.